Eole voit enfin le bout du tunnel. Après un chantier titanesque débuté en 2016 et de multiples retards, la première tranche de l’extension du RER vers le quartier d’affaires ouvrira le lundi 6 mai avec trois nouvelles gares : Porte Maillot, La Défense et Nanterre-La Folie.
« Nous sommes dans la dernière ligne droite avec les marches à blanc, les tests et essais pour valider les installations de tous types, pour former nos agents et répéter nos gammes et préparer nos procédures », a déclaré Benoît Casagrande, le directeur de mise en exploitation du RER pour SNCF Voyageurs.
À cette date, les voyageurs pourront découvrir la monumentale station souterraine de la Porte-Maillot baignée de lumière, la gare cathédrale de La Défense creusée sous le Cnit et les quatre quais de Nanterre-La-Folie. « Cette inauguration va être un moment historique. On sera prêt pour l’ensemble des échéances qui sont les nôtres », a assuré Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.
Mais la mise en service ne sera que très partielle. Seulement quatre trains par heure sont prévus, entre 10 heures et 16 heures, du lundi au vendredi et jusqu’à 20 heures le week-end. Il s’agira de navettes qui n’iront pas plus loin que Magenta. Les voyageurs devront changer de trains pour poursuivre leur périple vers les branches de Chelles-Gournay et Tournan.
Durant la quinzaine des Jeux Olympiques puis la semaine des Jeux Paralympiques, la ligne fonctionnera tout au long de la journée mais uniquement avec des navettes qui circuleront au rythme d’une toutes les douze minutes pour desservir seulement les trois nouvelles gares, sans correspondance avec Haussmann Saint-Lazare, l’actuel terminus de la ligne ouverte en juillet 1999 (sauf entre 10 heures et 16 heures la semaine et 20 heures le week-end où il sera possible de rejoindre la capitale).
Cette difficulté d’ouverture n’est cette fois-ci pas due à un ultime retard de chantier mais à un nombre de rames insuffisant. Pour permettre un fonctionnement optimal de la ligne prolongée vers Nanterre prévue pour la fin de l’année, la SNCF a en effet besoin de trente-quatre nouvelles rames RER NG parfaitement « rodées ». Mais Alstom a pris du retard dans la livraison du matériel. À ce jour, la ligne ne dispose que de quatorze trains neufs. Insuffisant donc.
À terme, la ligne devrait compter 130 rames RER NG. « Il s’agit d’un investissement incroyable, bien plus que l’acquisition des rames du TGV M », a indiqué Christophe Fanichet. En attendant la composition totale de ce nouveau parc formé au compte-gouttes, les RER NG cohabiteront avec les actuelles MI2N mises en service il y a plus de vingt ans lors de l’ouverture de la ligne, ainsi que des rames Franciliens venues en renfort. Dans le même temps, les MI2N seront progressivement retirés pour finir probablement à la casse. Les trains Francilien seront quant à eux réaffectés vers d’autres lignes du réseau Transilien.
Pour aller vers Mantes-la-Jolie, les voyageurs devront encore être très patients. L’ultime extension vers l’Ouest de la ligne n’ouvrira qu’à la fin de l’année 2026. En attendant, les usagers devront continuer d’utiliser la ligne J depuis Paris Saint-Lazare, dont l’une des branches sera dévolue dans deux ans à la ligne E. Autre solution : le réseau Express A14 en partance de La Défense. À terme, ce réseau de bus sera alors remanié lors de l’ouverture complète d’Eole.