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jeudi 21 novembre 2024
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Les tours Sisters renvoyées aux calendes grecques

Unibail-Rodamco-Westfield n’est plus décidé à lancer le chantier de son énorme projet qui avait succédé à la défunte tour Phare.

Les tours Sisters vont-elles rejoindre la longue liste des projets mort-nés du quartier d’affaires de l’Ouest parisien ? Dévoilé à l’été 2015 pour remplacer sa défunte tour Phare, Unibail-Rodamco-Westfield (URW) ne semble plus motivé à lancer le chantier des imposantes tours Sisters chiffrées à l’époque à 630 millions d’euros.

Projetées à l’arrière du Cnit pour dominer la place Carpeaux, les tours Sisters conçues par Christian de Portzamparc doivent abriter sur un peu moins de 100 000 mètres carrés des bureaux et un hôtel Radisson quatre étoiles, répartis sur deux bâtiments de 131 et 229 mètres de hauteur. Ces deux édifices doivent être connectés par une passerelle monumentale hébergeant un auditorium, un restaurant s’ouvrant sur des terrasses, un centre de fitness ainsi qu’une piscine.

Mais comme pour la tour Phare il y a déjà une petite vingtaine d’années, les tours Sisters ont suscité la colère de l’un de ses voisins, l’assureur MACSF. Le groupe de mutuelle et d’assurance français avait attaqué le permis de construire obtenu par URW en mars 2017. Validé par le tribunal administratif de Cergy, MACSF avait fait appel de la décision. Finalement, le permis de construire avait été validé par la cour d’appel de Versailles avant que MASCF ne se pourvoi en cassation. Un pourvoi qui avait été rejeté par la Cour de cassation. Mais entre-temps, la situation économique a changé. Une crise sanitaire est passée par là et le marché immobilier du plus grand quartier d’affaires d’Europe s’est tendu.

La dette de la foncière s’est aussi fortement alourdie depuis qu’Unibail-Rodamco a mis la main en 2017 sur le géant australien des centres commerciaux Westfield. Le groupe français, qui se déleste progressivement de sa présence américaine pour réduire sa dette colossale, regarde désormais à la dépense.

« Le groupe a décidé de retirer de son pipeline maîtrisé le projet Sisters compte tenu du marché actuel à La Défense », a indiqué la foncière cotée au CAC 40 dont la dette financière IFRS est passée sous les 20 milliards d’euros. Pour Jean-Marie Tritant, le président du directoire d’URW le chantier de Sisters « ne sera pas lancé très prochainement ».

Mais le groupe ne met cependant pas son projet à la poubelle. « URW continuera de suivre l’évolution du marché et conserve la possibilité de lancer le projet en temps voulu. La valeur comptable actuelle de Sisters est de 23,9 millions d’euros », a rajouté Unibail-Rodamco-Westfield qui est candidat à l’appel à projet Empreintes pour le site de la Demi-Lune (le lauréat sera désigné en marge du Mipim, en mars prochain) et qui par ailleurs a lancé fin 2021 l’énorme chantier de sa controversée tour Triangle du côté de la Porte de Versailles à Paris.

Ce report du projet des tours Sisters vers une date inconnue n’est pas une bonne nouvelle pour Paris La Défense. L’établissement public, qui se finance en grande partie grâce aux droits à construire, avait prévu de poursuivre le réaménagement de la vieillissante place Carpeaux pour accompagner la construction des tours Sisters.

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