Internet un lieu de découverte, de partage mais aussi de menaces. Pour mieux protéger les internautes français, Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, a annoncé lors d’un déplacement au Campus Cyber le lancement d’un « filtre anti-arnaque ». D’abord testé à l’été 2023, cet outil « simple, facultatif et gratuit » sera généralisé l’année suivant, à l’été 2024.
Engagement d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, cet outil ambitionne d’avertir les internautes en temps réel des menaces émanant de sites internet malveillants. Ce « filtre anti-arnaque » sera disponible pour une navigation sur internet aussi bien effectuée depuis un ordinateur que sur un smartphone.
« Dans un premier temps, le gouvernement s’attaquera aux faux sites ayant pour objectif de dérober des données personnelles et bancaires, aux faux sites de vente en ligne et aux faux sites de placements financiers car il s’agit d’arnaques particulièrement graves et très fréquentes », a précisé Jean-Noël Barrot devant un parterre d’acteurs cybersécurité.
Par ailleurs Jean-Noël Barrot a annoncé qu’à la fin novembre sera déployé « Mon Service Sécurisé » permettant aux agents publics de sécuriser et homologuer facilement et gratuitement les services publics en ligne (sites web, applications mobiles, API). Ce service, fruit du travail d’une startup d’État, incubée par l’ANSSI sera ouvert à toutes les collectivités territoriales.
@jnbarrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, était le premier invité du #Talk du @CampusCyberFr.
Il a ainsi pu présenter la stratégie du gouvernement en matière de cybersécurité aux 250 résidents présents.🚀🇫🇷
#Cybermois #TeamCampus pic.twitter.com/GwlZ5fy3fi— Campus Cyber (@CampusCyberFr) October 27, 2022
Fin 2023, sera également mis en œuvre le « cyber-score ». « Il permettra aux internautes de connaitre le niveau de sécurité de leurs données sur les sites et réseaux sociaux qu’ils utilisent, à l’image du nutri-score pour les produits alimentaires », a souligné Jean-Noël Barrot.
« Nous sommes tous concernés et touchés ; la menace cyber est même passée du statut de l’exception à un phénomène du quotidien », s’est exprimé Jean-Noël Barrot. Le ministre a indiqué que 500 victimes (particuliers, élus, entreprises) font quotidiennement une demande d’assistance sur la plateforme dédiée du gouvernement.
« Sur l’ensemble de l’année 2021, ce sont près d’une entreprise sur deux et une collectivité sur trois qui ont déclaré être victimes d’une cyberattaque », a-t-il affirmé dénonçant ces attaquants organisés au sein « de véritables entreprises du crime qui reposent sur des outils sophistiqués et accessibles à faible coût ».
Avant de s’exprimer, Jean-Noël Barrot a arpenté durant une bonne heure le Campus Cyber. Il a notamment visité le centre de formation avant d’assister dans le showroom du Campus Cyber à des démonstrations de plusieurs entreprises spécialisées dans la cybersécurité.
Aux côtés du Ministre délégué en charge du Numérique @jnbarrot venu au #CampusCyber à #Puteaux présenter la feuille de route du Gouvernement en matière de #cybersécurité . Le Campus Cyber, inauguré par @BrunoLeMaire en février 2022, fédère l’ensemble de l’écosystème français. pic.twitter.com/gZe5WAN1Cx
— Constance Le Grip (@ConstanceLeGrip) October 27, 2022
Le ministre a en outre annoncé la nomination à partir du 1er de décembre de Florent Kirchner, en tant que coordinateur national de la stratégie d’accélération cybersécurité. Enfin Jean-Noël Barrot a indiqué que dix-sept nouveaux projets vont être financés à hauteur de 39 millions d’euros dans le cadre des appels à projets de France 2030.
Installé dans la tour Eria à La Défense, le Campus Cyber a été inauguré en février dernier par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Ce lieu-totem abrite sous un même toit de grandes entreprises de tout secteurs (Accenture, Deloitte, Capgemini, Atos, Cisco, Generali, BNP Paribas, TotalEnergies, GRT Gaz, Orange Cyberdefense, Pwc, Safran, Sopra Steria, Thales,…), des services de l’État (ANSSI, ministère de l’Intérieur, Ministère des Armées, CNRS,…) ainsi que de grandes écoles (Isep, Esil,…). Le Campus Cyber a avant tout pour vocation de créer une véritable synergie française des grandes entreprises et des services de l’État afin de faire face aux multiples attaques et rançonnage.
« Ce sont 120 entités qui ont fait le choix d’installer une partie de leurs équipes au sein des 26 000 mètres carrés du Campus Cyber. Ce sont plus de 3 000 experts qui ont la possibilité de venir travailler, se former et partager au sein du Campus Cyber au quotidien », s’est félicité Michel Van Den Berghe, le président du Campus Cyber rappelant que « ce lieu qui vit » a organisé plus de 300 événements depuis son inauguration.
Le ministre Jean-Noël Barrot a surtout souligné l’importance de la cybersécurité et des difficultés de recrutement. « La filière de la cybersécurité est confrontée plus que les autres à des tensions très fortes sur le recrutement et à un manque de personnel qualifié », a-t-il affirmé mettant en avant les 15 000 postes vacants dans ce secteur étant un « frein à la croissance » des entreprises françaises.
Et pour attirer de futurs ingénieurs dans ce secteur qui peinent à recruter malgré de beaux salaires, le Campus Cyber va lancer une campagne de communication auprès des plus jeunes. « Nous avons obtenu du ministère de l’Éducation nationale un budget pour lancer en novembre une campagne d’affichage pour rendre visible et accessible la cybersécurité auprès des collèges et lycées », a révélé Michel Van Den Berghe.
> Au Campus Cyber, le ministre délégué au Numérique @jnbarrot assiste à une demonstration de hacking d’une voiture. Avant de dévoiler le plan Cyber de l’État. pic.twitter.com/Xm9MFnyliD
— Damien Licata Caruso (@DamienLicata) October 27, 2022