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vendredi 22 novembre 2024
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Paris La Défense lance « Empreintes », un appel à projets urbains, mixtes et bas-carbone

L’établissement public a lancé ce mercredi 16 mars « Empreintes », un appel à projets urbains, mixtes et bas carbone portant sur cinq emprises foncières du quartier d’affaires.

Quand il n’y a plus de place il y en a encore ! Alors qu’il n’était encore que président des Hauts-de-Seine et de l’Epad, l’ancien aménageur du quartier d’affaires, un certain Nicolas Sarkozy lançait en 2006 avec beaucoup d’ambition un grand plan de renouveau pour La Défense. A la clef, de nouvelles tours pour un quartier devenu vieillissant. Seize ans plus tard, c’est un autre plan de renouveau que lance Paris La Défense. Mais cette fois-ci pas question de construire tous azimuts des tours de bureaux à droite et à gauche avec la hauteur et le style architectural comme unique choix. Car le temps a passé et désormais environnement et mixité sociale sont devenus un véritable enjeu pour l’urbanisme des quartiers d’affaires.

C’est ainsi que Paris La Défense a décidé d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du quartier d’affaires en lançant en marge du Mipim « Empreintes », un Appel à Projets Urbains Innovants (APUI) mixtes et bas-carbone pour coller à sa raison d’être, dévoilé en septembre dernier. Cet APUI porte sur la transformation de cinq emprises foncières (trois à Puteaux et deux à Courbevoie, dont Paris La Défense est propriétaire avec le département), plus ou moins grandes, situées à la jonction du quartier d’affaires et des villes de Puteaux et Courbevoie, principalement le long du boulevard circulaire, devenu boulevard Patrick Devedjian. Paris La Défense souhaite ainsi profiter de la transformation de l’axe routier initiée par le département pour intégrer de nouveaux bâtiments. « Aujourd’hui on va se concentrer sur les franges de La Défense. Entre le quartier d’affaires perché sur dalle et les villes environnantes », indique Pierre-Yves Guice, le directeur de Paris La Défense.

« Notre choix répond à une nécessité absolue de prendre un nouveau virage pour notre territoire. Nous avons décidé de renforcer considérablement le poids des cirières du développement durable dans toutes nos opérations d’urbanisme et cessions de charges foncières », a insisté Georges Siffredi, le président des Hauts-de-Seine et Paris La Défense.

« Ces projets urbains auront l’occasion d’être développés par des équipes pluridisciplinaires », précise Pierre-Yves Guice. Avec cet appel à projets l’établissement public souhaite attirer des groupements réunissant un ou plusieurs opérateurs immobiliers dont l’un aura vocation à être le mandataire, un ou plusieurs architectes, un bureau d’études techniques, un bureau d’études spécialisées ou encore un économiste. Chacun de ces groupements va avoir la possibilité de répondre sur une ou plusieurs emprises proposées par Paris La Défense.

L’appel à projet « Empreintes » porte sur cinq emprises foncières du quartier d’affaires – Matador / Google

Le premier des sites que Paris La Défense veut aménager est localisé à l’arrière du centre commercial Westfield Les 4 Temps, entre les tours Kupka et Pacific, là où aurait dû être construite la tour Signal de Jean Nouvel. Il s’agit de la « Demi-Lune ». D’une surface d’1,5 hectare, Paris La Défense entend faire disparaitre l’actuel échangeur routier en partie à l’abandon. Ici l’aménageur donne « presque » carte blanche avec comme principal objectif « proposer une couture urbaine ». Une ou deux tours de moyenne ou grande hauteur pourraient être érigées. « Les grands enjeux que l’on attend sur ce site c’est de proposer de la mixité avec éventuellement, de la logistique, des commerces et des loisirs », détaille Myriam Diguet, directrice adjointe de la direction des projets urbains et immobiliers, chez Paris La Défense. Une belle opportunité pour Unibail-Rodamco-Westfield (URW), le propriétaire du centre commercial de La Défense qui rêve depuis des années d’agrandir son mall de ce côté. « Nous allons regarder avec attention comment on répond et comment on se positionne », souffle Vincent Jean-Pierre, managing director, offices France & mixed-use Europe.

D’une surface d’1,5 hectare le site « Jean-Moulin » est localisé à Puteaux, le long de l’avenue portant ce même nom. Le site en forme de « L » s’étire de la tour EDF jusqu’à l’angle de la résidence Boieldieu et de la tour Eve et se poursuit avec un crochet jusqu’au boulevard circulaire. Ici La Défense imagine « un ou deux » bâtiments de grande hauteur avec la création de nouveaux espaces publics visant notamment à raccorder les quartier Villon et Boieldieu. « Nous attendons des projets mixtes, innovants et respectueux de l’environnement », annonce Myriam Diguet. Mais dans ce quartier mêlant habitations et bureaux, pas question de se lancer dans la démesure. Et la maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR) compte bien veiller au grain. « Je serais très attentive aux projets qui vont avoir lieu. Il faudra faire très attention de ne pas gâcher les vues des gens qui habitent à Boieldieu ou à la tour Ève », nous confie l’édile qui ne ferme cependant pas la porte à un gratte-ciel entre les tours EDF et Franklin et l’immeuble Altiplano.

Avec ses 1,6 hectare le site « Liberté » est le plus grand de cet appel à projets. Il est également situé à Puteaux. Cette emprise résultera de la libération d’une partie du boulevard circulaire qui a été dévié il y a quelques années. Ici pas de grande hauteur. L’idée sera d’ériger des petits bâtiments pouvant accueillir des bureaux, du logement ou de l’hôtellerie mais aussi des services et des commerces. « Au bout de la rue Paul Lafargue j’ai demandé au président (de Paris La Défense et du département, ndlr) que la moitié de cette emprise soit un jardin et l’autre soit une résidence tout à fait calme. Pas de tour à endroit-là ! », rajoute la maire de Puteaux. « Je l’ai déjà dit, et je le redirai à monsieur Guice, je trouve que c’est faussé si l’on explique pas exactement ce que l’on souhaite (aux groupements, ndlr), on aurait dû dire : le jardin c’est jusqu’ici, la construction c’est là », poursuit la vice-présidente de Paris La Défense, Joëlle Ceccaldi-Raynaud.

A Courbevoie, le long du boulevard circulaire l’emprise « Ségoffin » occupera 2 800 mètres carrés entre la résidence des Dauphins et l’immeuble Being. Ici Paris La Défense souhaite profiter de la fermeture de la rue Henri Regnault pour voir s’édifier des bâtiments « de pas plus de 5 000 mètres carrés » abritant des services comme des commerces et « peut-être du coliving », afin d’améliorer le lien entre Courbevoie et La Défense.

Enfin l’emprise « Gambetta », toujours à Courbevoie totalise 2 000 mètres carrés. Elle est localisée entre le carrefour du boulevard Patrick Devedjian et la tour Exaltis, sur l’actuel passage souterrain pour piétons. Là encore pas question d’ériger de grands immeubles (la ligne du RER E passant juste en-dessous) mais plutôt des petits pavillons intégrant une offre variée avec des commerces, des services, des loisirs,… afin « d’animer l’espace public ».

Avec Empreintes Paris La Défense souhaite prouver au reste du monde qu’il est possible de réaliser dans un territoire comme La Défense des projets aussi neutres en carbone « que possible » et « innovants ». « Ces projets devront être exemplaires de tout le savoir-faire et la qualité d’innovation technique en matière de construction bas carbone et environnemental », indique Pierre-Yves Guice aux futurs groupements.

Cette consultation va se dérouler en plusieurs temps. Jusqu’au 30 mai prochain les groupements pourront se former et s’inscrire sur la plateforme dédiée par Paris La Défense. En septembre, un jury composé de membres de Paris La Défense, de la mairie de Puteaux, de celle de Courbevoie, du département des Hauts-de-Seine, d’experts, de représentants d’usagers et représentants de l’État, annoncera les candidats présélectionnés pour répondre. L’appel se décomposera en deux parties, la première pour les sites de Jean-Moulin et Ségoffin. Les groupements lauréats seront révélés à l’été 2023. C’est au début de l’année 2024 que seront annoncés les groupements lauréats pour les trois autres emprises. Si tout va bien les premiers projets pourraient alors voir le jour à l’horizon de 2030.

La consultation se fera en deux temps – DR
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