Durement touchés depuis près de deux ans par le Coronavirus, les restaurateurs de La Défense avaient repris espoir d’un monde meilleur à la fin de l’été dernier avec le retour des dizaines de milliers de salariés dans les tours du quartier d’affaires. Mais Delta et Omicron, les deux variants ont violemment cassé le retour à la normale.
Obligées par le gouvernement d’imposer au moins trois jours de télétravail par semaine, les entreprises du quartier d’affaires ont de nouveau fait fuir leurs salariés, au grand dam des restaurateurs. Cette baisse fulgurante de fréquentation de La Défense par les usagers, les professionnels de la restauration la prennent de plein fouet.
« On fait à peine trente à quarante couverts par jour, se désole David Zheng, le propriétaire du Nouveau Monde, un bistro du quartier de l’Iris. On espère qu’en février ça reprendra sinon ça sera un peu délicat pour la suite ».
Une situation que partage pleinement Simon Wood, le gérant et propriétaire du Pomme de Pain du cours Michelet et de l’enseigne de pâtes Pasta Bella : « La situation est catastrophique. Par rapport à 2019, pour ce mois de janvier je vais largement dépasser les moins 60 % de fréquentation. Je suis très inquiet pour l’avenir. Nos loyers sont énormes ».
Avec ses deux uniques restaurants dans le quartier d’affaires, l’un dans la galerie de l’Esplanade et le second dans le Westfield Les 4 Temps, Ma Bento, enseigne spécialisée dans la cuisine japonaise est durement touchée. « C’est catastrophique depuis la rentrée de janvier », lâche pour sa part Francis Fagel, le co-fondateur de Ma Bento. « Pour notre restaurant du Westfield Les 4 Temps si notre bailleur ne trouve pas une solution pour nous aider, dans trois mois nous n’aurons plus de trésorerie. Avec notre restaurant de l’esplanade on pourra tenir un peu plus mais ça sera dur », se désole Francis Fagel.
Face à cette situation qui pourrait s’avérer fatidique pour la plupart des restaurateurs de La Défense, la patronne du Bistro du Faubourg a lancé un appel à l’aide sur Twitter. « Nous avons monté un collectif (Restos Défense, ndlr) des restaurateurs de La Défense », indique Élisabeth Astruc qui compte une quarantaine de confrères autour d’elle. Si lors des premiers confinements et restrictions des aides massives avaient été versées, la donne a changé et le « quoi qu’il en coûte », n’est plus. « Aujourd’hui on redemande le retour du chômage partiel avec exonération complète des charges et la remise en route du fond de solidarité à partir d’un pourcentage du chiffre d’affaires en moins », demande Élisabeth Astruc qui craint de devoir licencier une bonne partie de ses dix-huit salariés dès la fin janvier.
Un appel à l’aide qui a été entendu par le maire LR de Courbevoie, Jacques Kossowski. « Je suis très inquiet pour les restaurateurs. On ne peut pas laisser La Défense, le premier quartier d’affaires comme ça », confie l’édile qui en appelle à l’État mais aussi à la région et au département des Hauts-de-Seine.
MORT IMMINENTE DES RESTAURANTS DE LA DEFENSE
Avec les 4 jours de télétravail imposés,nous, restaurateurs des quartiers d’affaires, sommes aux abois..Nous vous supplions de nous octroyer le chômage partiel avec exonération totale de charge sinon nous devrons licencier massivement pic.twitter.com/G7HdwRvQld
— RESTOS DEFENSE (@restosladefense) January 6, 2022