Tic-tac, tic-tac… l’heure tourne et on se rapproche doucement mais sûrement de 2022. Un changement d’année qui pourrait être synonyme de renaissance pour le projet des tours jumelles Hermitage ou tout simplement acter leur mort.
Après s’être brouillé avec l’ancienne équipe dirigeante de Paris La Défense, le promoteur russe Hermitage qui porte depuis 2009 son méga projet de tours mixtes avait enterré la hache de guerre au printemps dernier avec l’établissement.
Le conseil d’administration de l’établissement public avait annoncé en début d’année avoir approuvé un protocole transactionnel avec le promoteur Hermitage, intervenu sous l’égide d’un médiateur désigné par le Tribunal Judiciaire de Nanterre. Ce dernier donnait deux grandes échéances à ce projet chiffré à près de trois milliards d’euros. La première fixée au 31 décembre 2021 impose au promoteur d’avoir signé avec l’aménageur la promesse de vente relative aux fameux droits à construire. La seconde impose par la suite aux deux parties d’avoir au plus tard avant le 31 décembre 2023 conclu les actes de vente.
A moins d’un mois de la première date buttoir rien n’a encore été signé d’après nos informations. L’échéance est même encore plus courte puisque le dernier conseil d’administration de l’année de Paris La Défense qui doit approuver cette promesse de vente se tiendra le 14 décembre. Et il semble peu probable que ses membres se réunissent entre Noël et le réveillon. « On travaille pour signer la promesse de vente. Comme toute finalisation d’un accord ça peut tomber d’un côté ou de l’autre de la pièce selon tout un tas de paramètres que l’on est en train de caler. Je suis confiant que l’on arrive à un résultat qu’il soit positif ou négatif… », confie Pierre-Yves Guice, le directeur-général de Paris La Défense.
De son côté Emin Iskenderov, le président du groupe Hermitage garde son éternel optimisme. « Tout sera fait comme prévu », se contente simplement de nous répondre l’homme d’affaires.
Une autre deadline très importante se profile également dans les prochains mois pour Hermitage. D’ici à l’été prochain Hermitage devra avoir acquis les immeubles des Damiers Infra, Anjou et Bretagne (250 logements désormais tous vides) auprès de RATP Habitat, l’actuel propriétaire.
C’est une fois ces ultimes et pas des moindres étapes franchies qu’Hermitage pourra enfin lancer les travaux de démolition des Damiers avant d’y ériger avec Bouygues Bâtiment IDF, son partenaire ses deux gratte-ciels hauts de deux fois 320 mètres.
Et si l’horizon judiciaire est maintenant dégagé, il reste tout de même une grande inconnue : le financement toujours flou qui a évolué au cours des douze dernières années.