Souvent considéré comme étant de la pure dégradation, le graffiti est devenu au fil des années de l’art à part entière. Cette culture de rue qui suscite toujours de vifs débats entre ses admirateurs et ses détracteurs s’expose jusqu’à la fin de l’année à l’Alternartif, le lieu underground de La Défense inauguré il y a un an. L’espace dédié à la culture, aux loisirs et aux séminaires, implanté dans un niveau du parking Villon propose de découvrir gratuitement « Primal Scream », une exposition qui met à l’honneur une demi-douzaine de grands noms du graffiti dont le king en la matière, Blade.
L’artiste américain de 61 ans qui a tagué durant les années 70 des milliers de rames de métros new yorkais dévoile avec cette exposition quelques-unes de ses œuvres dont certaines immortalisées par la célèbre photographe Martha Cooper.
« J’ai commencé en 1972 à quinze ans, maintenant j’en ai 62 ans, sourit Blade. Entre 1972 et 1984, j’ai peint 5 000 trains et je n’ai jamais été arrêté. Mes œuvres sont ensuite passées du graffiti à de l’art beaucoup plus construit ».
« C’était une sous-culture que les gens ne comprenaient pas et j’ai pensé que j’allais pouvoir faire comprendre le phénomène. Aujourd’hui il y a encore plein de gens qui ne comprennent toujours pas, explique la photographe Martha Cooper qui s’est penchée sur le phénomène de l’art du graff dès ses prémices. Blade c’est un artiste vraiment exceptionnel qui a commencé dès le plus jeune âge à avoir du talent et ç’a m’a intéressé ».
Si Blade dit aujourd’hui avoir pris sa retraite tout comme le français Fuz, d’autres tagueurs toujours actifs exposent leurs travaux pour cette exposition comme le collectif allemand 1UP avec des clichés là encore signés de Martha Cooper. Moins connus, quelques réalisations des artistes Risote, Phil America et Maxime Drouet sont également à découvrir sur des supports allant de la photographie, de la peinture, à la banquettes de trains.
L’exposition (et le restaurant attenant) est à découvrir gratuitement, du lundi au vendredi, de midi à 21 heures à l’Alternatif, place de la Pyramide. Cependant l’Alternatif peut être inaccessible en cas de privatisation du lieu. Plus d’informations sur lalternatif.fr