Il y a dix ans, le 27 mars 2002 au moment où le conseil municipal de Nanterre, à majorité communiste, s’apprêtait à clore une longue séance de décisions budgétaires, l’un des rares spectateurs, Richard Durn, connu comme militant écologiste, s’était levé, avait brandi un pistolet automatique, puis vidé méthodiquement trois chargeurs de gros calibre sur les élus. Ses coups de feu avaient fait 8 morts et 19 blessés avant qu’il ne soit maîtrisé.
Conduit au 36, quai des Orfèvres, Richard Durn s’était suicidé en se défenestrant au deuxième jour de sa garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle.
Pour ne pas oublier l’horreur qui a frappé la ville de Nanterre cette nuit là, plusieurs évènements en hommage ont été organisés aux huit victimes du tueur. Mardi 27 mars 2012, plus d’un millier de personnes ont participé à Nanterre aux Terrasses de l’Arche à un hommage aux élus assassinés. Après un long discours du maire Patrick Jarry -très ému- qui était alors conseillé municipal et qui avait été blessé lors de la tuerie, les participants ont observé une minute de silence. Les participants à la cérémonie ont accompagné les familles des victimes pour dévoiler les plaques des allées piétonnes situées le long des Jardins de l’Arche. Huit allée ont ainsi pris le nom des huit élus : Louiza Benakli, 40 ans avocate membre du PCF ; Christian Bouthier, 46 ans membre du PCF ; Jacqueline Duplenne, 40 ans institutrice, membre du PCF ; Monique Leroy-Sauter, 43 ans expert-comptable élue Union-droite (opposition) ; Olivier Mazzotti, 38 ans enseignant membre Union pour Nanterre (opposition) ; Valérie Méot, 40 ans institutrice membre du PCF ; Michel Raoult, 58 ans cadre à EADS, membre du groupe Union pour Nanterre et Pascal Sternberg, 30 ans membre du parti « les Verts ».
Patrick Jarry ne comprend toujours pas l’acte de ce fou. « Comment un individu aux antécédents psychiatriques aussi lourds a-t-il pu rester si longtemps sans suivi ? […] Comment cet homme a-t-il pu échapper à la vigilance de ceux qui l’interrogeaient, et se donner la mort, ce qui nous a privé d’un procès qui aurait peut-être permis de mettre des mots là où il n’y avait que douleur et incompréhension ? », a-t-il déclaré.
De nombreuses personnalités politiques étaient présentes comme Claude Guéant, ministre de l’Intérieur; Lionel Jospin alors premier ministre au moment du drame, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine et de Defacto; Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts; Michel Gaudin, préfet de police de Paris; Pierre-André Peyvel, préfet des Hauts-de-Seine et Jacqueline Fraysse, maire de Nanterre au moment des faits.