C’est un projet qui trottait dans la tête des responsables des deux anciens établissements du quartier (Defacto et Epadesa) depuis de très longues années. Aujourd’hui réunis en une seule structure, l’établissement Paris La Défense (PLD) va enfin pouvoir lancer cette idée de lissage des horaires d’arrivées et de départs des salariés du quartier d’affaires, selon une information du Journal du Dimanche.
Complètement saturés les matins entre 7 heures et 9h30 et dans une moindre mesure le soir de 17h30 à 19 heures, les transports en commun sont souvent sous utilisés le reste de la journée. Pour tenter de lutter contre cette saturation grandissante qui touche quotidiennement des centaines de milliers d’usagers, une grande expérimentation d’un an va être lancée par la région Ile-de-France Mobilités, la RATP, la SNCF et PLD à partir du 28 novembre prochain.
Une quinzaine d’entreprises du quartier vont participer à l’expérimentation
Une quinzaine des plus grosses entreprises implantées dans le quartier d’affaires (Allianz, Axa, EDF, Engie, EY, Indigo, In’li, Les Quatre Temps, Primagaz, RTE, Saint-Gobain, Société Générale ou encore Total) vont tester le lissage des horaires de leurs salariés, ainsi que le développement du télétravail ou l’utilisation de tiers lieux. Entre 35 000 et 50 000 employés, sur les quelques 180 000 travaillant tous les jours à La Défense seraient potentiellement concernés, détaille le JDD qui rappelle que 85 % d’entre-deux viennent en transport en commun.
Cette initiative sera votée par les conseillers régionaux lors de la prochaine commission permanente du 21 novembre. Dans la foulée une « charte d’engagement réciproque » doit être signée avec ces différents partenaires. L’objectif est ambitieux. Les employeurs du quartier vont avec cette chartre s’engager à réduire de 5 à 10 % le nombre de leurs salariés utilisant les transports en commun à l’arrivée sur la Défense, à l’heure de pointe du matin, chaque jour ouvré et en particulier le mardi et le jeudi, dans un délai d’un an. Les initiateurs de ce projet recommandent aux entreprises partenaire de fixer un « socle commun de présence » des salariés, par exemple de 10 heures à 15 heures, au cours duquel seraient organisées les réunions, ainsi que des « plages d’arrivée tolérée », par exemple de 6 heures à 10 h 30.
« Le quartier est très bien desservi, c’est un hub majeur, explique au JDD Marie-Célie Guillaume, la directrice générale de Paris La Défense. Mais en attendant l’arrivée du RER E en 2022 et de la ligne 15 du Grand Paris Express en 2030, les quais sont pleins, les rames bondées, surtout le matin. L’heure de pointe n’a pas évolué depuis 1976 ! ».
Une incitation également au télétravail et à changer de mode de transports des salariés
Cette tentative pour désengorger les transports au bord de l’asphyxie va également s’accompagner par l’incitation au télétravail « un à deux jours par semaine » ou à utiliser des tiers lieux, des espaces de coworking internes (pour les groupes disposant de plusieurs sites en Île-de-France), des « télécentres conventionnés » ou des « bureaux temporaires de passage », relate le JDD. Mais les salariés concernés par ce test géant seront aussi incités à privilégier leur venue à La Défense en vélos, trottinettes,… ou encore avec du co-voiturage.
« Je crois que la prise de conscience des entreprises est acquise », souligne Marie Célie Guillaume. Les DRH ont été mobilisés et le top management aussi. Ces nouvelles organisations de travail interne vont en effet nécessiter parfois des renégociations de conventions collectives. « Et un gros travail de dialogue social, ajoute la présidente de la Région, Valérie Pécresse. Il y a des sujets d’inquiétude pour les salariés quant à leur droit à la déconnexion, par exemple. J’ai contacté personnellement plusieurs patrons de grands groupes installés à La Défense pour les sensibiliser ».
Car ce problème de saturation n’est pas prêt de s’arranger puisque la population francilienne croît chaque année de 60 000 nouveaux habitants et qu’à La Défense les nouvelles tours continuent de pousser emmenant avec elles leurs lots de milliers de salariés supplémentaires.