Symbole de La Défense, la Grande Arche qui a fêté cette année ses 25 ans est en bien piteux état. Délaissée par les entreprises, un Toit fermé aux touristes depuis 2010, des plaques de marbre qui menacent de tomber, des locaux inadaptés,… l’Arche de La Défense conçue par l’architecte Danois Johan Otto Von Spreckelsen est au bord du gouffre.
Le groupe français Eiffage va ainsi injecter 192 millions d’euros dans les travaux
Les Ministères de l’Ecologie et du Logement propriétaire de la paroi sud, du Toit et d’une partie de la paroi nord vont lancer d’importants travaux de rénovation dès janvier 2015. La réhabilitation des propriétés de l’État dans l’Arche se fera avec le groupe Eiffage via un bail emphytéotique administratif (BEA), signé le 30 septembre dernier après une consultation lancée en 2012. Le BEA signé pour une durée de 20 ans, représente un investissement de 192 millions d’euros, assuré par apport de fonds propres Eiffage à hauteur de 14 millions d’euros et d’une dette bancaire levée par le groupe de construction auprès de la Société Générale et de Banco de Santander d’un montant de 178 millions d’euros. L’opération sera remboursée par l’Etat à Eiffage par un bail civil de 20 ans. Au-delà des 20 ans l’Etat redeviendra propriétaire de l’ouvrage.
Le marbre de Carrare blanc, qui a causé de nombreux problèmes au bâtiment depuis son inauguration en juillet 1989 après des chutes de plaques va être remplacé par un granite blanc plus résistant. La partie des bureaux dans l’aile sud va être entièrement reconfigurée et modernisée «Certains planchers vont être détruits pour faire rentrer la lumière et créer des volumes plus importants», a expliqué le PDG d’Eiffage, Pierre Berger.
La conception de ces nouveaux espaces à été confiée à l’architecte Jean Pistre du cabinet Valode et Pistre. Les espaces tels que ceux à géométrie triangulaire serviront de salles de conférence explique Eiffage. Le cabinet d’architecte va revoir entièrement les espaces de travail de l’ouvrage avec entre autres de nouveaux restaurants et cafétérias.
Une arche moins énergivore
A l’issue des travaux, l’impressionnante construction qui avait été réalisée par Bouygues à la fin des années 80 devrait être beaucoup moins énergivore, ce qui est l’un de ses principaux défauts aujourd’hui. Les responsables du projet visent une labellisation « BBC Rénovation » et la certification HQE grâce notamment à la remise à neuf des centrales de traitement d’air, la mise en place d’un réseau de récupération des eaux de pluie sur le toit permettant la réduction d’au moins 16 % des besoins en eau potable, et encore l’amélioration de l’enveloppe du bâtiment avec une meilleure isolation intérieure et un accès à la lumière extérieure permettant une diminution du besoin en lumière artificielle et une réduction considérable des déperditions énergétiques. La consommation énergétique sera alors divisée par trois, passant de 300 kWh/m²/an à 100 kWh/m²/an.
La création du pont-promenade
Mais le point d’ogre du projet sera la rénovation et la réouverture du Toit de la Grande Arche, fermé brutalement par le Ministère en 2010, après une panne d’ascenseur. Dès 2017, le public pourra de nouveau visiter la « Tête de La Défense » après la rénovation des ascenseurs panoramiques, la création d’une navette permettant un accès rapide au toit de l’Arche. Pour contempler la vue, les badauds auront désormais en plus du belvédère la possibilité de déambuler sur un pont promenade nommé « Entre ciel et terre » qui permettra désormais de contempler en plus de la capitale, l’axe filant sur Nanterre. Le futur exploitant du Toit promet d’accueillir des expositions temporaires comme ce fût le cas auparavant. Un nouveau restaurant sera également proposé aux visiteurs. Eiffage Concessions qui percevra une partie des recettes des entrées s’est associé à City One pour l’exploitation commerciale du Toit.
Plus de 110 000 heures de travail soit 27 mois de travaux
Le groupe de construction français a annoncé s’engager à faire travailler à hauteur de 50 000 heures des personnes provenant de la formation en alternance sur les 110 000 heures de travail (soit 27 mois) mais aussi de procéder à des recrutements.
Au terme de cette opération de rénovation, en janvier 2017, les services de l’administration centrale du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie et ceux du ministère du Logement, de l’Egalite des territoires et de la Ruralité seront ainsi répartis sur deux immeubles à La Défense : la tour Séquoia et la paroi sud de l’Arche.
Mais cette importante rénovation ne concernera pas la paroi nord, qui est en copropriété entre notamment Axa et l’Etat. Le ministère a bon espoir de s’entendre avec ses voisins pour une rénovation cohérente. En attendant, Axa a lancé également un programme de modernisation de ses espaces de bureaux pour faire revenir les entreprises qui ont largement déserté le bâtiment. Plus de 24 000 m² attendent toujours preneur dans l’ouvrage qui est l’un des plus emblématique de La Défense.
Quant au socle de la Grande Arche il est occupé par une partie du campus de l’ISSEG et des espaces de conférences.