Comme c’était à prévoir le juge du tribunal administratif de Cergy à suivi l’avis du rapporteur public en rejetant les trois recours contentieux déposés en 2011 par l’association « Village » le groupe politique « Une Autre Ambition pour Courbevoie » et le propriétaire de l’immeuble Triangle de l’Arche « Horbouts 1 et 2 ».
Lors de l’audience au tribunal administratif de Cergy du 25 avril dernier, le rapporteur public avait donné un avis défavorable aux trois requérants donnant ainsi raison à la société CNIT Développement filiale d’Unibail-Rodamco. Parmi les nombreux éléments pointés par les trois requérants, le rapporteur avait estimé qu’il n’y avait pas de risque pour la tour Phare de provoquer un « effondrement de la dalle », mais aussi que le projet du prolongement d’Eole vers l’ouest résultait d’un « décalage temporel » et que le permis de Phare ne pouvait donc pas tenir compte de l’emplacement d’Eole. Pour les effets venturis et l’ensoleillement, le rapporteur avait déclaré lors de l’audience que l’impact était pris en compte par l’étude. Concernant la poussière liée au chantier, cette étude avait estimé que l’impact était « difficile à évaluer » en précisant qu’il y aurait peu de démolition et donc peu de poussière. Autre argument mis en avant par les requérants visant à faire annuler le permis de construire de la tour Phare : la légitimité de son architecte Thom Mayne. Il était estimé que l’architecte américain n’était pas inscrit à l’ordre des architectes français. Le rapporteur a expliqué qu’un arrêté ministériel du 20 juillet 2007 autorisait l’architecte américain à construire sa tour en France. Sur l’argument de la saturation des transports en commun le rapporteur avait alors rappelé le prolongement d’Eole, la mise en service des rames à deux niveaux sur le RER A, l’automatisation de la ligne 1 du métro et le prolongement vers le Pont de Bezons du Tramway T2.
La destruction de la passerelle reliant la place Carpeaux au Faubourg de l’Arche, l’un des arguments de l’association Village était reproché. Le rapporteur avait également apporté une réponse sur ce point en rappelant qu’une passerelle provisoire serait créée et qu’une autre passerelle accessible aux PMR existe à une centaine de mètres.
Jean-André Lasserre, responsable du groupe politique « Une Autre Ambition pour Courbevoie » n’a pour l’heure pas indiqué s’il comptait faire appel de la décision. « Nous attendons de voir le jugement et nous prendrons notre décision la semaine prochaine lors d’une conférence de presse » a déclaré l’élu PS d’opposition à Courbevoie.
André Fessy, le responsable de l’association envisagerait de faire appel et d’attaquer le permis de l' »IUP » qui permettra d’acheminer en air frais la climatisation de la tour Phare.
Tout n’est pas réglé pour autant pour la foncière qui doit toujours trouver un accord avec la mairie de Courbevoie pour la construction de la passerelle provisoire. Fin 2011, en décembre Jacques Kossowski, le maire de Courbevoie avait , dans un courrier, renvoyé dans les cordes Unibail-Rodamco en lui demandant de revoir sa copie de passerelle suspendue équipée d’escalators et d’ascenseurs pour créer une passerelle provisoire de plain-pied. Sans cet accord avec la mairie de Courbevoie, Unibail-Rodamco ne pourra lancer les travaux. En effet si la tour Phare est implantée sur le territoire de Puteaux, l’actuelle passerelle de plain-pied construite en 2007 après plusieurs années de retard, reliant La Défense au Faubourg de l’Arche en enjambant le boulevard circulaire, devra être détruite durant les travaux de la tour. Afin de ne pas manquer aux quelques 30 000 personnes qui l’empruntent chaque jour, un équipement provisoire devra obligatoirement être mis en place. Installée sur les deux communes : Puteaux et Courbevoie, cette passerelle provisoire nécessite l’accord du maire de Courbevoie.