« Nanterre ne paiera pas », prévient Patrick Jarry. Le maire (DVG) de Nanterre annonce clairement la couleur : il refuse de participer au financement du nouvel établissement public d’aménagement, de gestion et d’animation Paris La Défense (PLD), né le 1er janvier dernier de la fusion de Defacto et de l’Epadesa.
« Pour voter à ce conseil d’administration, il faut payer. C’est la nouvelle loi qui s’applique à la Défense. Nanterre devrait ainsi s’acquitter de 2,8 millions d’euros par an, soit 28 millions d’euros sur 10 ans, ce qui correspond à la construction de deux groupes scolaires ou de sept crèches », calcule l’édile.
Car si la nouvelle structure est désormais compétente sur le volet de la gestion uniquement pour les villes de Puteaux et Courbevoie (où est implantée la majorité du quartier de La Défense), elle ne l’est pas pour Nanterre. Une raison qui motive ce refus de Nanterre.
Le maire s’agace aussi du financement de PLD qui est le même pour les six collectivités que se soit la région Ile-de-France, la Métropole du Grand Paris où les villes de Paris, de Puteaux, de Courbevoie. Un modèle qu’il rejette, estimant que la contribution demandée à sa ville sera identique à celle de la région qui a un budget « trente fois plus élevé ».
Pour Patrick Jarry, sa commune n’aura aucun poids dans Paris La Défense dont le conseil d’administration est désormais majoritairement composé de membres du département des Hauts-de-Seine. Un département tout puissant qui a justement il y a quelques semaines à peine, décidé de renommer pour 30 millions d’euros la U Arena au nom de « Paris La Défense Arena » créant la colère de Patrick Jarry.
Mais il n’y a pas que Nanterre qui s’oppose à ce financement. La ville de Paris (qui détient un siège au CA de PLD comme c’était déjà le cas pour l’Epad puis l’Epadesa) refuse également de mettre la main à la poche. Contacté par Le Parisien, le cabinet de Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris en charge de l’urbanisme est lui aussi catégorique : « Pourquoi les Parisiens devraient-ils subventionner les projets de l’établissement public ; il a suffisamment de ressources financières… Et Paris contribue déjà, en donnant son nom à Paris La Défense, et en participant aux réflexions d’aménagement ».