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mardi 23 avril 2024
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Bouygues n’a pas digéré son éviction pour construire la tour Saint-Gobain

La pilule n’est pas passée pour le géant du BTP. Selon une information du Figaro, le groupe Bouygues Construction a engagé une action en justice contre Generali et son maitre d’ouvrage Hines pour rupture abusive du contrat de construction de la tour Saint-Gobain dont les travaux viennent tout juste de débuter. Le groupe de Martin Bouygues qui avait signé un pré-contrat pour construire cette tour chiffrée à 150 millions d’euros qui hébergera le siège du manufacturier Saint-Gobain avait été évincé du projet au profit du groupe Vinci Construction.

Toujours selon Le Figaro, le géant de la construction demanderait devant le tribunal de grande instance de Paris des dommages et intérêts estimés à 35 millions d’euros pour compenser les mois de travail pour l’étude du projet et la mauvaise réputation produite par cette rupture brutale d’engagement.

L’assureur italien Generali s’était séparé de Bouygues à cause du chiffrage du projet qui avait été sous estimé. « En examinant le cahier des charges, Bouygues s’est aperçu que l’ouvrage coûterait plus cher que prévu et Generali ne l’a pas supporté » explique un spécialiste du dossier au Figaro.

Dans ses pages roses saumon, le quotidien détaille ce cafouillage qui est lié à la climatisation du gratte-ciel. En étudiant le cahier des charges remis par Generali et Hines, Bouygues aurait estimé que la climatisation prévue pour répondre aux spécifications techniques diffuserait un air à 16 degrés. Une température largement insuffisante pour les commanditaires du projet. Or pour augmenter la température il aurait fallu refaire de nouvelles études techniques et modifier les caractéristiques du building.

Après cette volteface, Generali et Hines avaient relancé une nouvelle consultation en urgence fin 2015 incluant uniquement les groupes Eiffage et Vinci. Et c’est ce dernier qui a finalement été retenu début 2016 avec un cahier des charges revu et corrigé permettant d’obtenir une climatisation dans les normes à 19 degrés. Ironie de l’histoire, l’offre de Vinci est selon Le Figaro plus chère que celle de son déchu rival Bouygues.

Depuis le lancement de l’action judiciaire, Generali aurait proposé à Bouygues de trouver un accord à l’amiable pour éviter le procès. Appel du pied auquel Bouygues n’a pour l’heure, d’après Le Figaro, pas donné suite.

La tour Saint-Gobain, conçue par le cabinet d’architectes français Valode & Pistre qui va être érigée en bordure du boulevard circulaire à la place de l’immeuble Iris doit devenir, à sa livraison au troisième trimestre 2019, la nouvelle vitrine du “savoir faire” du groupe spécialisé dans la production, la transformation et la distribution de matériaux. Haut de 178 mètres, le gratte-ciel développera 48 600 m² de bureaux, 400 m² de showroom et 380 m² de commerces, le tout réparti sur 39 niveaux.

Pour ce building, Generali, Saint-Gobain et Hines visent les certifications NF BT HQE avec le passeport “bâtiment durable” au niveau “exceptionnel”, le LEED CS au niveau “Platinum” et le BREEAM au niveau “Outstanding”.

Bouygues qui comptait faire un doublé en construisant simultanément deux tours dans le quartier devra finalement se contenter de la réalisation de la tour Alto qui doit faire face à celle de Saint-Gobain.

Contactés par le journal, ni Bouygues, ni Generali n’ont souhaité commenter l’affaire.

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